Suivie aux quatre coins de la planète, la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA™, première phase finale disputée en Lituanie, fait aussi le bonheur des amoureux locaux.

Parmi les fans figurent un ancien vainqueur de la Ligue des champions de l'UEFA, un ex-attaquant de Bundesliga et un Brésilien qui vit dans le pays balte depuis des années et tente d'y développer le futsal. Ils ont fait part à FIFA.com de leurs impressions sur le tournoi, sur les matches à venir et sur l'avenir du jeu.

Le nom d'Edgaras Jankauskas ne vient pas tout de suite à l'esprit quand on parle du FC Porto de José Mourinho, successivement vainqueur de la Coupe de l'UEFA et de la Ligue des champions de 2003 à 2004. Il a pourtant laissé sa marque. Il a ainsi obtenu le coup franc qui a permis à Costinha d'égaliser sur le fil et d'envoyer Porto en quarts de finale aux dépens de Manchester United. L'image de Mourinho courant le long de la ligne de touche d'Old Trafford est entrée dans l'histoire.

Aujourd'hui à la retraite, Jankauskas a assisté au brillant retournement de situation réalisé par la Selecção das Quinas face à l'Espagne pour s'ouvrir les portes du dernier carré de la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA™. Le match a séduit l'ancien pensionnaire de la Real Sociedad et de Benfica.

"Nous avons eu la chance de voir jouer l'élite du futsal, les meilleurs joueurs du monde. Ce n'était qu'un quart de finale, mais l'intensité était digne d'une demi-finale ou d'une finale. Malheureusement, il ne pouvait y avoir qu'un vainqueur", regrette l'attaquant, qui a pris part à la cérémonie du tirage au sort officiel. "Le Portugal a désormais de bonnes chances d'aller jusqu'au bout."

Jankauskas soutiendra le Portugal pendant le reste du tournoi, en s'intéressant de près au futsal lui-même. "C'est un jeu très dynamique. Le quart de finale avait tout pour satisfaire les spectateurs. Le contrôle du ballon, les mouvements, les feintes, il y avait de quoi impressionner les footballeurs et inspirer les enfants."

Les quatre derniers matches de la Coupe du Monde se dérouleront à Kaunas, ville natale d'un autre ancien attaquant, Valdas Ivanauskas, passé par le Hambourg SV où il a évolué dans les années 1990. Aujourd'hui entraîneur de la sélection lituanienne de football, il a assisté pour la première fois à un tournoi de futsal.

Ivanauskas (à droite) parmi les spectateurs lors du match Lituanie - Kazakhstan "J'ai été impressionné, notamment par le remarquable quart de finale RFU-Argentine. La qualité, le niveau technique et la rapidité du jeu m'ont vraiment surpris", confie Ivanauskas, qui a regardé le match avec l'œil d'un entraîneur. "Le futsal pourrait aider les enfants à développer leurs aptitudes. J'ai pratiqué une version en salle légèrement différente du football et cela a aussi contribué à affiner ma technique."

Ivanauskas est fier de voir une phase finale se tenir dans sa ville pour la première fois. "Nous avons l'une des plus belles arènes intérieures d'Europe. Le tournoi a été très bien organisé et nous offre l'occasion rare de voir évoluer les meilleurs joueurs", poursuit-il. "Même si la pandémie a compliqué la venue des fans, j'espère que ceux qui en auront la possibilité profiteront de chaque minute des derniers matches. C'est un spectacle à ne pas manquer. Nous sommes fiers d'accueillir un événement aussi prestigieux."

La Coupe du Monde a passionné la communauté locale de futsal ces dernières semaines.

Le Brésilien Guilherme Wendt Ferreira vit à Kaunas depuis dix ans. Ces dernières années, il s'est impliqué auprès du Žalgiris Kaunas (anciennement Vytis), quintuple champion de Lituanie et classé neuvième dans le récent tirage au sort de la Ligue des champions de futsal de l'UEFA. Ce n'est pas un mince exploit pour une équipe qui n'avait rien gagné et jouait en catégorie amateur avant 2016, année où Ferreira et un homme d'affaires local Darius Gurskis se sont associés dans ce projet ambitieux.

"C'est comme Disneyland pour les enfants", s'exclame-t-il à propos de la tenue de la Coupe du Monde de Futsal dans sa ville. "Je ne suis pas près de l'oublier. Ce dernier mois, et surtout ces derniers jours, Kaunas est devenue la capitale mondiale du futsal".

Tout comme lui, les entraîneurs et les joueurs brésiliens du Žalgiris attendent avec impatience la demi-finale Brésil-Argentine, une rencontre qui transcende le futsal et le sport.

"Les Brésiliens n'aiment pas perdre contre l'Argentine, pas même à pierre-papier-ciseaux", rit Ferreira. "Pour certains, gagner ce match pourrait même être plus important que de gagner la Coupe du Monde ! Notre rivalité est intense dans tous les sports. Depuis que l'Argentine s'est mise au futsal, elle est devenue extrêmement compétitive sur ce terrain aussi."

Au-delà des rivalités, il a constaté que la Coupe du Monde avait déjà eu pour effet de faire connaître le futsal en Lituanie. "Des gens qui n'en avaient jamais entendu parler savent à présent ce qu'est notre discipline. J'espère aussi que la communauté internationale du futsal a apprécié la qualité de nos salles. La Coupe du Monde a porté haut notre nation", affirme le Brésilien. Il estime que le tournoi pourrait stimuler le développement du jeu en Lituanie, où des centres de formation de futsal ont vu le jour récemment.

"Les enfants peuvent assister aux matches et voir la fine fleur du futsal de près. Ils apprennent aussi que certains grands joueurs de football ont débuté dans le futsal. J'espère que de plus en plus de parents inscriront leurs enfants dans des académies de futsal", conclut-il.