mardi 25 juin 2019, 15:31

La Norvège a mis des mots sur ses maux

  • Des mots clés ont conduit la Norvège en quart de finale de France 2019

  • Anders Jacobsson explique la transformation de son équipe

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De notre reporter d'équipe avec la Norvège, Philip O'Connor_**

Éliminée dès la phase de groupes de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2011™, puis en huitième de finale de Canada 2015, la Norvège a décidé de prendre le taureau par les cornes. Après une période de questionnement, les entraîneurs et les joueuses ont totalement changé leur philosophie et leur comportement sur et hors du terrain.L es Scandinaves ont formulé une liste de mots clés qui les ont menées au Havre, où elles affronteront l'Angleterre jeudi dans le cadre des quarts de finale de France 2019.

"Début 2017, nous avons demandé aux joueuses de réfléchir à des valeurs auxquelles elles aimeraient être associées, puis de discuter entre elles de la façon dont leurs actions pourraient les incarner", explique l'entraîneur adjoint Anders Jacobsson à la FIFA.

Une fois la liste établie, les joueuses ont été incitées à creuser le problème. "Nous leur avons demandé de réfléchir à ce qu'elles font, ainsi qu'au comment et au pourquoi de leurs actions. Nous avons ajouté une quatrième question : Que faire quand il est difficile de défendre ces valeurs ?'', poursuit Jacobsson.

Toutes ensemble

La dernière question s'est posée sur le tapis vert presque aussitôt, puisque la Norvège a quitté l'UEFA EURO 2017 au terme de trois défaites et sans aucun but marqué. Sans se laisser décourager, l'équipe a continué de travailler à l'élaboration de valeurs partagées. Quatorze mois plus tard, une Norvège revitalisée s'imposait sur les championnes d'Europe néerlandaises et validait son billet pour France 2019. Depuis, les Gresshoppene ont intégré ces principes directeurs dans leur vie quotidienne.

Les mots clés ont changé au fil du temps. Aujourd'hui, ils incluent le respect, la solidarité, le professionnalisme et la sécurité. "Le plus important pour moi, c'est que nous nous soutenions les unes les autres jusqu'au bout", commente l'ailière Guro Reiten. "Nous ressentons un très fort sentiment de sécurité dans l'équipe."

"Nous passons toutes par de mauvais moments pendant la Coupe du Monde", reprend-elle. "Alors c'est génial qu'il y ait toujours quelqu'un pour nous réconforter et nous rappeler que nous nous en sortirons toutes ensemble, que cela ne dépend pas de moi ou d'une autre, mais de l'équipe tout entière. Et cela se voit sur le terrain. Quand une joueuse fait une erreur, une autre tente immédiatement de la rectifier."

Plus fortes ensemble

Jacobsson insiste sur la différence entre des règles strictes et des principes directeurs choisis par les joueuses. "Imposer des règles revient à forcer les joueuses à agir d'une certaine façon. En revanche, en suivant des lignes directrices, elles adoptent d'elles-mêmes le bon comportement."

En France, les maîtres mots dans le camp norvégien sont sterkere sammen (plus fortes ensemble). Jusqu'ici, ils ont prouvé leur efficacité sur le terrain. "C'est l'image que nous voulons incarner, une image de battantes, mais aussi de personnes plaisantes et bienveillantes. J'espère que tout le monde nous voit ainsi", conclut Reiten.