mardi 18 juin 2019, 16:48

La Coupe du Monde Féminine commentée en bislama 

  • Trois femmes commentent les matches de la Nouvelle-Zélande dans leur langue autochtone

  • Le projet est une première mondiale

  • Leur programme est diffusé à travers tout le Pacifique sud

Pour la première fois, trois femmes originaires du Vanuatu et des Fidji commentent les matches de la Nouvelle-Zélande en Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019™dans leur langue autochtone. Les Vanuataises Adele Willie et Jennesa Hinge Moli, et la Fidjienne Lavenia Yalovi ont suivi les Football Ferns au Havre, à Grenoble et à présent à Montpellier, pour le site de la Confédération océanienne de football.

Le trio a réalisé une première mondiale en commentant les rencontres principalement en bislama, langue commune au Vanuatu, à la Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Îles Salomon. "Je suis l'analyste du match", explique Lavenia, qui a joué au football, au rugby et au hockey pour les Fidji. "Jennesa commente le play-by-play en bislama, et moi, j'interviens pour livrer une analyse du jeu en anglais. L'anglais est compris partout dans le Pacifique, même s'il n'est pas parlé couramment. Et dans la plupart des îles de la région, on vous comprendra si vous parlez bislama. À nous trois, nous avons trouvé un moyen terme pour rendre le football accessible à tous."

Commentatrices et ambassadrices

Le projet a vu le jour il y a huit mois. Formée en août dernier, l'équipe des trois commentatrices a remporté un franc succès au niveau régional. La FIFA en a eu vent et a aidé à financer le voyage du trio en France. "C'est la première fois que le commentaire de matches est confié à une équipe composée uniquement de femmes au Vanuatu. Aujourd'hui, c'est aussi une première pour la FIFA. C'est comme si nous étions des ambassadrices du Vanuatu", se réjouit Adele.

Journaliste sportive au Vanuatu, Jennesa se sent honorée d'avoir la chance de faciliter l'accès de ses compatriotes au football mondial. "Nous avons décidé de faire l'émission en bislama, parce nous sommes dans l'Année internationale des langues autochtones", précise-t-elle. "C'est la première fois que nous commentons la Coupe du Monde, mais nous avons l'impression de faire du bon travail."

Leur programme est radiodiffusé en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Tonga, à Samoa, au Vanuatu, à Niué et en Nouvelle-Zélande. À en juger par sa popularité, les trois jeunes femmes ont déjà commencé à inspirer des vocations de footballeuses et de commentatrices sportives.

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Les Océaniens sont traditionnellement attirés par d'autres sports que le beau jeu, aussi l'entraîneur des Kiwis, Tom Sermanni juge-t-il le travail du trio crucial pour promouvoir le football dans la région. "C'est fantastique. Nous disputons ces tournois non seulement en tant que représentants de la Nouvelle-Zélande, mais aussi de l'ensemble de l'Océanie. Nous espérons pouvoir encourager les autres îles à adopter le football masculin et féminin, et leur montrer la voie à suivre. Notre sport a les moyens de prospérer et il est important que nous tous, en Océanie, poursuivions nos efforts en vue de son développement."