dimanche 25 décembre 2016, 09:06

L’âme du football dans l’esprit de Noël

FIFA.com souhaite partager l’esprit de Noël et la conviction selon laquelle les petits gestes comptent. C’est pourquoi nous avons plongé dans nos archives pour vous relater quelques anecdotes qui prouvent que le football peut parfois tout changer.

La trêve de Noël

La plupart des combats menés pendant la Première Guerre mondiale eurent lieu dans les tranchées. La dureté d’un conflit et les frimas hivernaux ne sont jamais aussi insupportables que lorsqu’on est éloigné de sa famille le soir de Noël. Le 24 décembre 1914, des lanternes s’allumèrent côté allemand sur le front d’Ypres, en Belgique. Les soldats britanniques retinrent leur souffle, craignant une attaque imminente, mais au lieu du sifflement des balles, ce sont des chants de Noël qui vinrent réchauffer les oreilles des fantassins. Les soldats des deux camps sortirent alors prudemment de leurs tranchées respectives pour se rapprocher.

La zone intermédiaire se remplit alors de militaires ennemis qui partagèrent le peu de choses qu’ils avaient, en pensant fort à ce qu’ils avaient laissé chez eux. Le sentiment de fraternité fut à son comble lorsque les deux camps décidèrent de disputer une partie de football. D’après la légende, ce sont les Allemands qui l’emportèrent 2-1, mais l'essentiel était ailleurs, dans la grandeur de l’humanité. Malheureusement, après s’être souhaité une dernière fois ‘Joyeux Noël’, les soldats durent reprendre le combat la mort dans l’âme. La guerre prit fin plus de trois ans plus tard.

Quelques années après, à des milliers de kilomètres de là, le football et la guerre se croisèrent de nouveau. En 1934, alors que la Bolivie et le Paraguay s’affrontaient pour mettre la main sur une partie de la province du Chaco, la Croix Rouge paraguayenne décida de lancer une collecte de fonds pour venir en aide aux blessés des deux camps. Et pour parvenir à ses fins, quel meilleur allié que le football, sport à la popularité inégalée dans l’ensemble du continent sud-américain ? L’organisme de bienfaisance forma ainsi une équipe qui effectua une tournée dans plusieurs villes d’Argentine et d’Uruguay. L’argent recueilli servit à soigner les victimes sur le champ de bataille. Dans cette escouade de bons samaritains évoluait un certain Arsenio Erico, jeune Paraguayen qui ne manqua pas d’attirer l’attention des grands clubs argentins. Le même Arsenio Erico qui, aujourd’hui encore, demeure le plus grand buteur de l’histoire de football albiceleste avec 295 buts...

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Une vie bouleversée

Mais il n’est pas forcément nécessaire de revenir si loin en arrière pour constater toute la grandeur du football. Le beau jeu peut en effet changer notre vie à tout moment, ou du moins redonner espoir à ceux qui croient avoir tout perdu. C’est ce qui est arrivé à Rüdiger Böhm. Victime d’un grave accident de la route en 1997, ce moniteur de ski allemand perdit ses deux jambes. Désespéré, il se souvint alors des paroles d’un de ses vieux amis: "Les 27 premières années de ta vie sont terminées. Maintenant, il faut repartir de zéro et recommencer autre chose".

Après avoir réappris à marcher, Böhm décrocha une licence d’entraîneur. Lors de sa formation, il fit la connaissance de Marco Pezzaiuoli, coordinateur des catégories jeunes du Karlsruher SC. Impressionné par son désir de se surpasser, Pezzaiuoli l’engagea au sein du club. Depuis, Böhm a fait son chemin sur les bancs de touche, notamment avec l’équipe U-21 du FC Thun, qu'il entraîna de 2010 à 2013.

Une solidarité exemplaire

L’année 2011 a été assombrie par plusieurs catastrophes, notamment le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon. La réaction populaire ne s’est pas fait attendre et on a pu assister à un énorme élan de solidarité auquel le monde du football n’a pas manqué de participer. Malheureusement, ces tragédies ne nous émeuvent que provisoirement et ne tardent pas à être reléguées au second plan par les médias dès qu’un nouveau drame se produit. Qui s'intéresse encore au sort du peuple haïtien par exemple ?

Par chance, on trouve toujours des gens comme Bryane Heaberlin pour continuer à défendre cette cause. Lors du Championnat Féminin U-17 de la CONCACAF 2010, la gardienne américaine a écouté le récit du désastre raconté par son homologue haïtienne, qui avait perdu ses parents dans le séisme. De retour chez elle, Bryane s’est mise à pied d’œuvre, créant sa propre fondation pour lever des fonds et venir en aide aux victimes de la catastrophe. Elle a recueilli les financements suffisants afin d’organiser un camp de base aux Etats-Unis pour la sélection féminine U-20 d’Haïti.

Aujourd’hui, elle est devenue championne du monde U-20 en 2012 au Japon, et elle continue de se démener pour son organisation, Many Hearts, One Goal, qui bénéficie du soutien de grandes figures du football féminin. Un exemple qui démontre une fois de plus la capacité du football à établir des passerelles et à rassembler les forces vives.

TOKYO, JAPAN - SEPTEMBER 04:  Bryane Heaberlin of the USA in action during the  FIFA U-20 Women's Wo