Iwuagwu n'a pas encore tout vu

Lorsque le Nigeria s'est qualifié pour la première Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA en 2002, Akudo Iwuagwu était la benjamine d'une classe biberon affichant une moyenne d'âge de moins de 18 ans. À 15 ans, l'attaquante s'était déjà fait les dents en disputant la plupart des matches de la compétition préliminaire.

Alignée dès l'entrée en lice des siennes face au Japon, elle a fêté son baptême du feu en signant l'égalisation 1:1. "J'étais folle de joie de jouer notre tout premier match dans une Coupe du Monde juniors. Quand j'ai inscrit notre premier but, j'ai ressenti quelque chose d'incroyable. Toute l'équipe était en liesse. Moi, j'ai essayé d'imiter les célébrations de but de Ronaldo", se souvient-elle au micro de FIFA.com.

Ce fait d'armes a joué un rôle crucial dans la vie de l'adolescente, qui était pensionnaire des Delta Queens à l'époque. "Je me sens fière et privilégiée d'avoir été la première Africaine à marquer dans le tournoi. Et surtout, ce but a été la clé de mon avenir, il m'a servi de tremplin." Un tremplin des plus efficaces, puisqu'Iwuagwu fera dix apparitions dans les trois premières Coupes du Monde de la catégorie. À l'approche de Papouasie-Nouvelle-Guinée 2016, FIFA.com se penche sur son parcours chez les espoirs et sur sa carrière actuelle.

Deux ans après Canada 2002, Iwuagwu s'envole pour la Thaïlande, pays hôte de la seconde édition du tournoi. Nourries de l'expérience engrangée en terres canadiennes, les Super Falconets franchissent le premier tour à la faveur d'une victoire arrachée sur le fil au Brésil (3:2) et d'un nul face à l'Italie.

Les quarts de finale les mettent aux prises avec l'Allemagne, future vainqueur de l'épreuve. "Nous avons tout tenté, mais nous avons perdu aux tirs au but. C'est le genre de choses qui peut arriver à n'importe quelle équipe", regrette Iwuagwu, qui a pris part aux quatre sorties nigérianes, avant de répondre présente lors de la phase finale suivante, accueillie par la Russie en 2006. "J'ai très bien joué. J'étais placée sur le flanc droit et j'ai créé de nombreuses occasions. Nous avons battu le Canada 3:2 et la Finlande 8:0, et nous avons de nouveau atteint les quarts de finale."

Une pause et des rêves Confrontées au Brésil, Iwuagwu et ses coéquipières bataillent ferme pour éviter un deuxième échec aux portes du dernier carré. "Nous avons fait un très bon match. Au bout des 90 minutes, alors qu'on était à 1:1, notre gardienne a écopé d'un carton rouge. À la cinquième minute du temps additionnel, le Brésil a marqué le but de la victoire."

Après la Russie, Iwuagwu intègre l'effectif olympique et senior nigérian, mais n'a "été retenue ni pour le Tournoi Olympique, ni pour le Championnat d'Afrique. Alors j'ai décidé de me forger une carrière dans le football professionnel", se rappelle-t-elle. En 2013, elle part donc en Israël pour le F.C. Kiryat Gat. Elle se montre d'une telle efficacité que le club rival, le Maccabi Holon, a voulu s'attacher ses services. "Je veux me concentrer sur mon club. Ça marche bien pour moi. J'aime vivre en Israël, même si je suis séparée de ma famille, qui est restée au Nigeria. Le championnat est relevé. Mais je rêve de jouer pour Arsenal ou Chelsea Ladies", confie l'attaquante de 29 ans, qui souhaite faire une pause en équipe nationale.

Ses rêves d'avenir ne lui font pas oublier la première étape de son périple. "Lorsque je suis partie au Canada, j'étais loin de me douter jusqu'où ce voyage me mènerait. Je n'aurais jamais imaginé devenir pro un jour", conclut-elle.