mercredi 29 septembre 2021, 19:00

Higuita : "Nous avons électrisé le Kazakhstan"

  • Leo Higuita exulte après la qualification du Kazakhstan pour les demi-finales

  • Il encense Orazov, Tursagulov et Douglas Junior, "le meilleur joueur du monde"

  • Il parle du Portugal, de Ricardinho et de sa fille, sa fan numéro un

Leo Higuita repousse les missiles à mains nues, des mains qui ont propulsé le Kazakhstan à son premier quart de finale dans un tournoi de football ou de futsal, tous niveaux confondus.

Le Kazakhstan a frôlé l'élimination, avant de renverser le score pour s'imposer sur la RI Iran et s'inviter en demi-finale de la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Lituanie 2021™. Élu meilleur gardien du monde à cinq reprises au cours des six dernières années, Higuita a tenu un rôle clé dans la victoire en réalisant une série de parades exceptionnelles, dont l'une à bout portant à quelques secondes de la fin.

Le joueur de 35 ans s'entretient avec FIFA.com des célébrations d'après-match, de la confrontation à venir avec le Portugal, de sa gratitude à l'égard de Ricardinho, du "meilleur joueur du monde" Douglas Junior et de sa plus grande fan.

Quel effet cela fait-il de se qualifier pour les demi-finales de la Coupe du Monde ? Je n'ai pas de mots. J'ai 35 ans et je n'ai jamais ressenti des émotions aussi intenses. Le Kazakhstan fait partie des quatre meilleures équipes du monde ! Le Brésil, l'Argentine, le Portugal et le Kazakhstan ! Je ne me lasserai jamais d'entendre ça.

Que pensez-vous de la prestation de Douglas face à l'Iran ? C'est vraiment un homme de fer. Il ne s'arrête presque jamais. Quand il sort, il se repose 30 secondes et il revient sur le parquet avec la même énergie. C'est l'âme de l'équipe. Nous aurions de gros problèmes s'il avait un jour sans. Il répond toujours présent à point nommé. C'est le meilleur joueur du monde. On n'aurait pas pu inventer un joueur plus complet. Il marque, il crée des occasions, il récupère, il est impossible à déborder, il tire les corners… Il sait tout faire. Il doit gagner le Ballon d'Or.

À quoi ressemblaient les célébrations dans le vestiaire ? À une célébration de champions du monde, ce que nous ne sommes pas, nous le savons bien sûr. Mais vous n'avez aucune idée de ce qu'atteindre les demi-finales représente pour le Kazakhstan. C'est du bonheur à l'état pur. À mon réveil le lendemain, j'ai vu un message du président du pays sur Twitter, qui nous félicitait et nous annonçait que nous avions fait sensation. J'étais stupéfait. Le président parlait de nous ! J'étais aux anges. Le ministre de la Culture et des Sports a envoyé un courrier à la Fédération kazakhe de football pour exprimer sa joie et nous congratuler. Nous avons électrisé le Kazakhstan. Le futsal y est populaire, mais même les gens qui ne s'y étaient jamais intéressés ont regardé notre match. Et notre confrontation avec le Portugal en demi-finale de la Coupe du Monde attirera encore plus de monde. Je n'ai pas de mots pour exprimer ce que cela signifie pour nous.

Douglas, Taynan et vous avez été couverts d'éloges, mais avant le tournoi, vous avez attribué l'émergence du Kazakhstan aux joueurs natifs du pays. Birzhan Orazov est une vraie machine. Il réalise une Coupe du Monde impeccable. Il a été phénoménal tout au long de la campagne. Dauren Tursagulov, notre pivot, fait aussi un grand tournoi, c'est notre meilleur buteur. Il est très fort et bourré de talent. Quant à Birzhan, ses performances sont exceptionnelles. C'est un leader-né.

Que pensez-vous du Portugal ? C'est un acteur majeur du futsal depuis six ans. Les Portugais ont remporté l'EURO et ils ont déjà atteint le dernier carré de la Coupe du Monde par le passé. Ce sont d'excellents joueurs qui évoluent dans de grands clubs. Une demi-finale de Coupe du Monde n'est pas un match banal. On a tous le trac avant ce type de confrontation, mais ils y sont habitués et ils ne se laisseront pas gagner par la pression. Ils déploient aussi un très bon jeu collectif. Ils sont arrivés dans le fauteuil de favori et ils y sont toujours. Ce sera notre plus grand test ici.

Que pensez-vous de Ricardinho ? J'ai joué contre lui en Roumanie. Le parquet était caoutchouteux, bosselé, personne n'arrivait à dribbler, tout le monde trébuchait sur le ballon, sauf Ricardinho, qui a tracé sa route sans difficulté. C'était hallucinant. C'est un joueur extraordinaire. Comme Falcão, il intervient toujours dans les moments cruciaux, quand il faut peser sur le match. C'est un plaisir de le regarder évoluer. Les joueurs de futsal lui doivent beaucoup, parce que, comme Falcão avant lui, il est le visage de notre sport, il l'a fait connaître et l'a porté à des sommets. Je lui suis très reconnaissant de ce qu'il a fait.

Le Kazakhstan peut-il gagner Lituanie 2021 ? Absolument. Nous savons que le Brésil, l'Argentine et le Portugal sont favoris, et cela nous va très bien. Ils sont soumis à davantage de pression. Mais nous avons les moyens de rivaliser avec n'importe quelle équipe. Nous l'avons prouvé depuis de nombreuses années et notre sélection n'a jamais été aussi performante. Nous devons d'abord battre le Portugal. Je m'attends à un match très équilibré, qui se jouera sur des détails.

Votre plus grande fan vous regardera-t-elle ? (rires) Clarinha est très drôle. Elle commence à comprendre un peu le jeu, mais quand je fais une erreur, elle dit toujours que c'est la faute de l'autre joueur. Ce n'est jamais la faute de papa (rires) ! J'adore ça. Dommage que ce ne soit pas elle qui commente mes matches. (rires)