jeudi 21 juillet 2016, 10:51

Garrincha et gare au chien !

Le quart de finale de la Coupe du Monde de la FIFA 1962 opposant le Brésil à l’Angleterre voyait Garrincha évoluer à son apogée. La grande figure de la compétition a signé deux buts, dont l’un sur une invraisemblable frappe enroulée longue distance. Même ses victimes l’ont encensé, à l’image d’un journal anglais qui comparait le feu-follet brésilien à "Stanley Matthews, Tom Finney et un charmeur de serpents réunis en une seule personne".

Les Trois Lions connaissaient pourtant bien Garrincha, tout comme le danger permanent qu’il représentait. Le sélectionneur Walter Winterbottom avait longuement parlé à ses joueurs de l’importance de le museler. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Et Johnny Haynes, star anglaise de l’époque, allait d’ailleurs essayé de dédouaner un peu les siens avec l’une de ses réflexions : "Comment fait-on pour arrêter l’inarrêtable ?"

Au-delà de toute la magie de Garrincha, cette rencontre est entrée dans les annales pour une autre raison. C’est que la pelouse a été envahie par un chien (photo ci-dessus) qui s’est avéré aussi vif que l’ailier brésilien. Après avoir esquivé le gardien anglais Ron Springett, il s’est même joué de Garrincha, grand maître en la matière. C’est alors que Jimmy Greaves a pris les choses en main, mais il allait très rapidement regretter cet exploit...

"L’arbitre avait arrêté le jeu et personne ne pouvait arrêter le chien", se souvient la légende des Trois Lions. "Donc je me suis mis à quatre pattes, parce que j’adore les chiens, et il est venu vers moi tout de suite. Le stade m’a applaudi, j’ai soulevé le chien et je lui ai fait un câlin. Mais au même moment, il s’est oublié sur mon maillot ! A l’époque, on n’avait pas de change. Il y avait un maillot pour chacun et c’est tout. Donc j’ai dû jouer avec. Ça sentait très mauvais, c’était affreux. Mais au moins, ça éloignait les défenseurs brésiliens !"

Cet épisode fait partie de ceux qui ont fait entrer l’édition chilienne dans la légende. Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Parce que le chien a été transporté au Brésil par le magazine O Cruzeiro et tiré au sort parmi les nouveaux champions du monde. Forcément, c’est Garrincha qui l’a gagné ! Il a reçu le nom de Bi, pour bicampeonato, clin d’œil au deuxième titre consécutif décroché par la Seleçao, et a accompagné la star brésilienne dans son village bien aimé de Pau Grande.

Le saviez-vous ? L’un des maillots portés par Garrincha lors de la Coupe du Monde 1962 est exposé au Musée du Football de la FIFA, à Zurich.