samedi 27 mai 2017, 05:49

Jonathan Klinsmann, au nom du père

  • L’ancien champion du monde allemand Jürgen Klinsmann soutient son fils en République de Corée

  • Jonathan évolue comme gardien de but pour les États-Unis

  • Klinsmann : "On parle forcément football à la maison, c’est normal"

On aurait pu penser que Jürgen Klinsmann avait fait le tour de la question dans le football. Il y a, après tout, endossé de nombreux costumes : joueur talentueux, entraîneur, consultant. Mais il en est un dans lequel il se sent encore peut-être un peu à l’étroit : celui de père.

L’Allemand est actuellement en République de Corée pour suivre son fils, Jonathan, gardien de but des États-Unis à la Coupe du Monde U-20 de la FIFA. "Que mon fils y participe ou non, assister aux matches de cette catégorie est intéressant, car vous pouvez voir toutes les émotions par lesquelles passent ces jeunes joueurs", confie-t-il en exclusivité à FIFA.com après avoir vu son fils garder pour la première fois sa cage inviolée en Coupe du Monde. "Vous éprouvez de la compassion pour eux, ils sont si nerveux. Il n’y a pas vraiment de favori. Tout le monde peut battre tout le monde. C’est donc vraiment appréciable."

"Évidemment, quand votre fils est sur le terrain, vous croisez les doigts pour lui !", poursuit l’ancien sélectionneur des États-Unis. "C’est un peu difficile car il a décidé de devenir gardien de but (rires). Cela aurait été plus simple s’il était attaquant, mais je pense qu’il apprécie vraiment ce qu’il fait et prend beaucoup de plaisir."

Alors que son père est considéré comme l’un des plus grands attaquants de l’histoire du football, comment diable Jonathan a-t-il pu finir dans les cages ? "Il a commencé par jouer milieu offensif", raconte Jürgen. "Il était très talentueux à ce poste, mais il a soudainement décidé, à l’âge de 12 ans, qu’il voulait devenir gardien. Il aimait beaucoup le basket-ball à l’époque et prenait souvent le ballon à la main. Il a donc commencé à jouer dans les buts à partir de là et n’a pas cessé de progresser !"

Beaucoup de parents peinent à orienter leurs enfants vers un loisir ou une activité. Mais pour Klinsmann-père, ça n'a manifestement pas été le cas : "J’espérais simplement qu’il pratique un sport collectif. Jusqu’à ses 16 ans, il hésitait encore entre le basket-ball et le football. Il a choisi le football, mais c’était également un très bon basketteur."

Un papa toujours là Jürgen a disputé au total trois Coupes du Monde de la FIFA™, dont il a remporté l’édition 1990. Autant dire que ses conseils peuvent s'avérer précieux pour le rookie que son fils est  : "C’est normal de parler football à la maison", estime-t-il. "Je lui dis de rester concentré quand il le faut, d’essayer d’être régulier. Ce n’est pas simple en tant que gardien car il faut surtout chercher à ne pas commettre d’erreurs. Je souhaite surtout qu’il fasse preuve de régularité dans son jeu."

"Je peux évidemment donner des conseils sur la façon de gérer un tournoi, de savoir lâcher prise par moments. Si le cerveau travaille trop, aller se promener peut aider" poursuit-il. "Ces jeunes ont beaucoup de temps libre. Ils s’entraînent une fois par jour, mais que font-ils à côté ? La cohésion d’un groupe est très importante, il leur faut donc trouver leurs propres moyens de s’occuper. Je peux suggérer des idées sur la façon de le faire, mais au final, ils suivront leur propre voie."

"C’est toujours agréable d’avoir la famille autour de soi et de jeter un œil dans les gradins", explique de son côté, Jonathan, après voir aidé les États-Unis à battre le Sénégal 1:0 dans leur deuxième match du Groupe F. "Mais pour un match de Coupe du Monde, c’est incroyable. Je n’ai pas les mots."

Son célèbre père ne l’a-t-il vraiment jamais poussé à devenir attaquant ? "Non, il a laissé les choses se faire naturellement", répond le jeune homme. "Et ce n’est pas seulement le cas pour le sport ou le football. Il ne m’a jamais vraiment poussé pour quoi que ce soit et m’a laissé trouver et choisir ma passion. Il s’avère que c’est le football, en tant que gardien de but. Il m’aide chaque jour et adore le faire."

Les États-Unis se trouvent actuellement à Daejeon pour y disputer leur dernier match de groupe contre l’Arabie Saoudite. Et quelle que soit leur prochaine destination, il y a fort à parier que Jürgen sera là. "Je crois qu’il a réservé son vol retour le 12 juin", sourit Jonathan. Au lendemain de la finale.