mercredi 12 décembre 2018, 07:54

Chhetri, le destin indien entre de bonnes mains

  • L'Inde fait son retour en Coupe d'Asie de l'AFC en 2019

  • Le capitaine Sunil Chhetri fait l'état des lieux

  • Il aborde les retombées de l'organisation de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA

"Nous sommes encore très loin de notre destination." Le capitaine Sunil Chhetri n'exprime pas le simple espoir de parvenir sans encombre aux Émirats Arabes Unis, où l'Inde renouera en janvier avec la Coupe d'Asie de l'AFC après huit ans d'absence. Il évoque ses ambitions pour le football de son pays. Et s'il est deux qualités qui caractérisent le joueur le plus capé et buteur historique des Blue Tigers, c'est bien l'honnêteté et le recul.

Seul rescapé de l'équipe qui s'est ouvert les portes de l'édition 2011, mettant fin à une traversée du désert de plus de 25 ans, il lui serait facile d'enchaîner de creuses platitudes sur la capacité des siens à créer la surprise. Mais ce type de discours n'intéresse pas l'attaquant de 34 ans, qui a une vision plus globale du football indien.

"Manquer la dernière édition m'a vraiment contrarié", confie-t-il à FIFA.com. "Il est important pour un pays comme le nôtre de se qualifier pour ce tournoi, parce que nous pouvons ainsi évaluer notre niveau. C'est l'occasion de nous mesurer aux poids lourds asiatiques. Quand on livre de belles prestations, les autres équipes le remarquent."

Retour sous les projecteurs Forte d'une population de 1,3 milliard d'habitants, l'Inde possède un potentiel souvent vanté. Pourtant, bien qu'elle ait passé les huit derniers mois dans le top 100 du Classement Mondial FIFA/Coca-Cola, elle goûte rarement au plaisir de se frotter à la fine fleur asiatique.

Ses deux rencontres face à la RI Iran sur la route de la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ sont les seules qu'elle ait disputées contre l'une des six grandes puissances de la région depuis sa dernière Coupe d'Asie. "Il est capital pour nous d'être confrontés à des sélections du calibre des EAU, de l'Australie ou de la République de Corée. Sans vouloir manquer de respect à nos voisins, c'est une chose de faire bonne figure contre eux, et c'en est une autre d'en découdre avec les têtes d'affiche."

En janvier, les Blue Tigers entameront leur campagne contre les EAU, le pays hôte, la Thaïlande et Bahreïn, des obstacles de taille. "Ce n'est pas nous dénigrer de dire que tous les matches seront compliqués. Les EAU et la Thaïlande sont des adversaires extrêmement doués techniquement. Même Bahreïn présentera un défi physique. Je compte simplement prendre un match à la fois. Je pense que nous éviterons de calculer une fois le coup d'envoi donné," analyse-t-il.

La grande figure du cricket indien, Sachin Tendulkar, félicite Chhetri

Après 13 ans passés en sélection, dont il est la figure de proue aujourd'hui, Chhetri détient le record de buts (65) et de capes (103). Il a franchi la barre des 100 cette année. "Je n'aurais jamais imaginé jouer 100 matches pour mon pays. C'est un privilège que je ne prends pas à la légère, car c'est quelque chose que beaucoup d'enfants envient. Mais le destin m'a choisi et je vis un rêve."

Si Chhetri n'a pas l'intention de se réveiller dans l'immédiat, il fonde de grands espoirs sur la jeune relève. Les U-16 n'ont été privés de la qualification pour la prochaine Coupe du Monde U-17 de la FIFA que par un but de la République de Corée et l'organisation réussie de la Coupe du Monde U-17 par l'Inde l'an dernier pourrait également porter ses fruits à l'avenir. "Les succès des jeunes sont des sources d'inspiration. Ils donnent une impulsion qui nous pousse à travailler dur, à veiller au bon déroulement du championnat et à assurer le fonctionnement de tous les programmes de formation des juniors. Tout ce dont l'Inde a besoin, c'est précisément d'une impulsion collective, parce que ce n'est pas le talent qui nous manque", conclut-il.