Il y a un an, un seul entraîneur anglais pouvait se targuer d’avoir conduit son équipe au titre suprême. En 150 ans d’histoire, la FA n’avait connu qu’un seul technicien de cette trempe : Sir Alf Ramsey, l’homme derrière le sacre de l’Angleterre en Coupe du Monde de la FIFA 1966™. En l’espace de quatre mois, il a été rejoint par Paul Simpson, en charge des U-20 anglais, et Steve Cooper, son homologue chez les U-17.

Les triomphes des Young Lions en République de Corée et en Inde resteront incontestablement comme les temps forts d’une année exceptionnelle pour la formation anglaise. De toute évidence, les investissements réalisés dans le centre national du football à St George's Park commencent à porter leurs fruits.

L’année incroyable des Young Lions Mai : finalistes de l’UEFA EURO U-17 Juin :** vainqueurs du Tournoi de Toulon Juin : vainqueurs de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA Juin : demi-finalistes de l’UEFA EURO U-21 Juillet : vainqueurs de l’UEFA EURO U-19 Octobre : **vainqueurs de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA

FIFA.com a rencontré les deux techniciens sur leur lieu de travail pour évoquer en exclusivité les retombées de ces tournois à titre personnel, mais aussi leurs implications pour l’avenir du football anglais.

2017, l’année qui a tout changé ? Simpson : En tant qu’entraîneur, j’ai connu une année mouvementée. Il y a douze mois, j’étais chômeur quand on m’a invité à observer quelques rassemblements de l’équipe nationale. C’est à ce moment-là qu’on m’a demandé si j’aimerais travailler avec la sélection U-16.  Puis, un beau jour, j’ai reçu un coup de téléphone : "Ça vous plairait de diriger les U-20 en phase finale de Coupe du Monde ?"

J’ai eu énormément de chance de travailler avec un groupe fabuleux. Je ne l’oublierai jamais. Tous les jours, je monte à l’étage et je regarde ma médaille de champion du monde. Ça me donne le sourire.

Cooper : Joueurs et entraîneurs, nous avons gagné une Coupe du Monde ensemble et nous avons pu voir la réaction de nos compatriotes. C’est une source de fierté sans pareille. Ça nous donne le sentiment d’avoir participé à quelque chose d’unique.

Garder le contact avec ses joueurs Simpson : J’aime à croire que nous occupons une petite place dans nos vies respectives. Je ne pense pas que ça changera un jour. Nous serons toujours en contact. Si nous nous croisons dans dix ou quinze ans, nous nous souviendrons toujours de ce que nous avons vécu. C’est un trésor inestimable.

Quand on travaille dans le football, les trophées et, parfois, les récompenses financières font partie des enjeux. Mais ces expériences, ces souvenirs ont bien plus de valeur que tout ce que nous avons pu connaître auparavant.

Cooper : Bien entendu, nous entretiendrons toujours un rapport particulier. Je crois qu’ils savent que je serai toujours là pour eux, tout comme mes adjoints. En ce qui me concerne, je n’ai que des compliments à faire sur ces garçons et sur tous ceux qui ont travaillé avec moi. Nous avons créé un lien fantastique, qui ne disparaîtra jamais. J’espère que nous pourrons les aider à aller au bout de leur propre voyage.

Phil Foden Né à Stockport, à moins de dix kilomètres de Maine Road, l’ancien stade des Citizens, il a rejoint Manchester City à l’âge de huit ans Octobre 2017 : remporte la Coupe du Monde U-17 et le Ballon d’Or adidas du tournoi Novembre 2017 : fait ses grands débuts avec Manchester City en entrant en jeu contre le Feyenoord Décembre 2017 : première titularisation avec City contre le Shakhtar Donetsk

Dominic Solanke Formé à Chelsea, prêté à Vitesse (Pays-Bas) pour la saison 2015/16 Juin 2017 :** remporte la Coupe du Monde U-20 et le Ballon d’Or adidas du tournoi Juillet 2017 : quitte Chelsea pour rejoindre Liverpool Novembre 2017** : première sélection en équipe d’Angleterre contre le Brésil, en amical

Les golden boys Simpson : Plusieurs champions du monde U-20 ont les qualités requises pour participer à Russie 2018, ça ne fait aucun doute. Je pense par exemple à Dom Solanke. Si vous regardez les matches que nous avons disputés en Corée, vous constaterez que nous possédons des joueurs de très grand talent. Ils ont du caractère, du courage et ils sont capables de relever tous les défis du football international.

Cooper : J’étais dans les tribunes quand Phil est entré en jeu en Ligue des champions pour disputer son premier match . J’étais heureux pour les formateurs du club, car je sais qu’ils ont travaillé dur à ses côtés pendant des années. Nous avons passé de bons moments ensemble, en équipe d’Angleterre. J’étais heureux pour lui et je lui ai envoyé un message après le match.

Je crois que l’exemple de Phil montre qu’un club et une sélection peuvent faire du bon travail ensemble. Pep Guardiola a parlé de l’expérience acquise en Coupe du Monde U-17. Ça me laisse à penser qu’il est possible de réaliser le potentiel d’un joueur, si tout le monde y met du sien. Mais Phil a encore beaucoup de chemin à parcourir. Il serait le premier à le reconnaître. En tout cas, jusqu’à maintenant, tout va bien pour lui.

Prochaine victoire anglaise en Coupe du Monde : 2018, 2022 ou 2026 ? Simpson : Peu importe ! Il est encore trop tôt pour dire si nous arriverons un jour au bout du chemin, comme nous l’espérons tous, mais nous avons déjà accompli beaucoup de très bonnes choses, qui nous serons utiles pour la suite.

Cooper : Je ne peux que vous répéter ce que nous disons sans cesse aux joueurs : il faut se concentrer sur les éléments que l’on peut contrôler. À nous de faire en sorte que chaque événement soit correctement préparé, que chaque séance d’entraînement soit bien pensée et que chaque stratégie soit adaptée. Nous devons créer un environnement qui permette aux joueurs de s’épanouir. Personne ne sait ce que nous réserve l’avenir, mais nous sommes convaincus d’être sur la bonne voie.