lundi 04 février 2019, 00:34

Les Fidji bousculent l'ordre établi

  • Les Fidji échouent aux portes de la qualification pour France 2019

  • Une progression spectaculaire au Classement mondial féminin FIFA/Coca-Cola

  • Progrès à confirmer lors des prochains Jeux du Pacifique

Il y a 12 mois, l’équipe des Fidji féminine sortait tout juste d'une longue période d’hibernation. Aujourd'hui les Fidjiennes signent leur meilleure performance au Classement mondial féminin FIFA/Coca-Cola depuis dix ans. Cette progression s’explique par le choix des dirigeants de mettre l’accent sur le développement local.

Si la sélection masculine a longtemps fait figure de pionnière dans la région, son homologue féminine ne comptait encore l'année dernière que deux participations à la Coupe des Nations Féminine de l’OFC depuis sa création, en 1983. La dernière campagne dans les Jeux du Pacifique, en 2015, s’était soldée par une décevante sixième place (sur sept équipes).

Au moment d’entamer le tour préliminaire des qualifications de l’OFC pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019™, personne ne s’attendait donc à voir les insulaires faire des étincelles. Pourtant, elles ont déjoué tous les pronostics, au point de valider leur billet pour la phase finale de l’épreuve continentale.

Des résultats historiques

Les Fidjiennes ont su profiter de l’avantage du terrain. Pour leur entrée en lice à Lautoka, elles ont battu le Vanuatu 5-1. Mais le nul vierge concédé aux îles Salomon a un temps remis leur qualification pour la Coupe des Nations Féminine en question. Elles ont finalement décroché l’unique billet en jeu au terme d’une victoire (2-0) sur des Samoa américaines qui comptaient pourtant dans leurs rangs plusieurs joueuses installées aux États-Unis.

Surfant sur la vague du succès trois mois plus tard, les protégées de Marika Rodu se sont imposées avec autorité devant les îles Cook et Tonga en phase de groupes. Le meilleur était encore à venir puisque, en demi-finale, les Fidji ont connu leur plus grand succès en 35 ans d'histoire.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui collectionne les succès dans les Jeux du Pacifique, est longtemps apparue comme la formation la mieux armée pour remettre en cause la domination de la Nouvelle-Zélande. Mais la victoire 5-1 des Fidji a redistribué les cartes.

Un avenir radieux

En finale, la Nouvelle-Zélande a fait parler sa supériorité pour s’adjuger la qualification pour France 2019 et le Tournoi Olympique de Football 2020. Les Mélanésiennes sont toutefois devenues la première équipe, en dehors de la Nouvelle-Zélande et de la Papouasie-Nouvelle Guinée, à atteindre la finale d’un tournoi qui fêtait cette année sa onzième édition.

"Étant passées par le tour préliminaire, nous ne nous attendions évidemment pas à aller si loin", confie Rodu. "Nos structures sont encore très récentes, mais j’ai été émue en voyant ces jeunes femmes relever tous les défis dans cette compétition. Je pensais qu’il faudrait attendre les Jeux du Pacifique 2019 pour récolter les fruits de nos efforts."

Au terme du tournoi organisé en Nouvelle-Calédonie. Adi Tuwai a été élue meilleure gardienne. La jeune attaquante Trina Davis a multiplié les coups d’éclat, ce qui lui vaut de s’imposer comme la meilleure buteuse de l’épreuve sur l’ensemble des deux phases. Luisa Tamanitoakula a signé six réalisations en Coupe des Nations Féminine. Seules Sarah Gregorius (Nouvelle-Zélande) et Meagen Gunemba (Papouasie-Nouvelle-Guinée) ont fait mieux. Cema Nasau s’est, elle aussi, régulièrement distinguée sur le front de l’attaque.

"À ce stade le football féminin aux Fidji ne peut que progresser. Il en est encore à ses balbutiements", poursuit Rodu. "Ces premiers pas sont néanmoins très encourageants et nous sommes persuadées qu’après de tels résultats, le rythme va s’accélérer. Ces succès vont motiver tout le monde pour travailler encore plus dur."

Désormais, les Fidji visent la 69ème place de la hiérarchie mondiale, qui reste à ce jour le meilleur classement de leur histoire.