Lors d'un séminaire au Brésil, Gianni Infantino a déclaré que le football devait rester uni contre le racisme, la discrimination et la violence, et a prévenu qu'aucun continent n'était à l'abri de ces fléaux. Le Président de la FIFA a également détaillé les mesures qui seront prises par la FIFA pour protéger les joueurs des discours haineux diffusés sur les médias sociaux.

Dans une allocution vidéo prononcée lors du Séminaire sur la Lutte contre le Racisme et la Violence dans le Football, organisé par la Confédération Brésilienne de Football (CBF), le Président de la FIFA s'est dit également choqué par la manière dont les supporters peuvent se retourner contre les joueurs de leur propre équipe.

"Le football a le devoir de protéger les joueurs qui nous apportent à tous tant de joie et de bonheur par leurs exploits sur le terrain", a-t-il déclaré lors de l'ouverture de l'événement, qui s'est tenu au siège de la CBF à Rio de Janeiro. "La FIFA ne reculera pas devant cette bataille, mais n'oubliez pas que nous vivons ensemble et que nous avons besoin de l'aide et de la coopération de nos associations membres et des confédérations continentales. La FIFA reste déterminée à travailler avec vous pour éradiquer le racisme, la discrimination et la violence de toute nature, partout où ils existent encore." Ednaldo Rodrigues, Président de la CBF, Alejandro Dominguez, Président de la CONMEBOL, Rodrigo Pacheco, Président du Sénat Fédéral Brésilien, et Mizael Conrado, Président du Comité Paralympique Brésilien, ont également pris la parole lors de l'ouverture officielle. L'événement a été ouvert par le légendaire chanteur-compositeur brésilien Gilberto Gil.

Rodrigues a déclaré qu'il avait lui-même été victime de discrimination au cours de sa carrière. "Mais ces attitudes ne m'ont jamais arrêté et aujourd'hui, plus que jamais, elles me donnent l'énergie nécessaire pour surmonter les obstacles dans la lutte pour une société plus juste, plus humaine et plus fraternelle", a-t-il déclaré. Le Président de la FIFA a averti que le racisme était une menace mondiale pour le football. "Je sais que, pendant longtemps, beaucoup ont cru que le football sud-américain était relativement exempt de racisme, qui était considéré comme un problème plutôt européen. Cependant, aucun continent ne peut baisser la garde face à cette menace", a-t-il assuré.

Mais il s'est dit encouragé par le fait que la CBF ait reconnu le problème, qu'elle organise le séminaire et qu'elle ait invité des intervenants européens pour partager les expériences d'autres régions. Il a ajouté que la FIFA était consciente de l'effet néfaste que certains messages postés sur les médias sociaux pouvaient avoir sur les joueurs. "Ce problème ne se limite pas au racisme, il concerne aussi l'homophobie et d'autres formes de discrimination", a-t-il précisé.

Gianni Infantino a expliqué que la FIFA lutterait contre ce phénomène lors des prochains tournois FIFA en mettant en place un service de modération dédié qui interceptera de tels commentaires pour éviter qu'ils ne soient vus par le destinataire et ses followers. "La FIFA souhaite que nos actions soient plus éloquentes que nos paroles et c'est pourquoi nous agissons de manière décisive pour nous attaquer directement à ce problème", a-t-il affirmé. "Aucune discrimination, sous quelque forme que ce soit, ne doit pouvoir entacher le sport que nous aimons – et il n'y a aucune marge d'erreur sur ce point." L'événement a également permis d'entendre parler du Guide de Bonnes Pratiques de la FIFA sur la Diversité et la Lutte contre la Discrimination et de la manière dont la FIFA travaille avec des observateurs formés pour identifier les cas de discrimination lors des matches. Quelques exemples concrets de bonnes pratiques ont été fournis, dont certains provenant du Brésil. Il a été souligné que l'implication des supporters dans la lutte contre la discrimination était fondamentale.